Seconde lettre ouverte à monsieur Ebama Alphonse, Président National ai de l’Apareco

Seconde lettre ouverte à monsieur Ebama Alphonse, Président National ai de l’Apareco
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Monsieur Ebama, 

Je vous remercie de convoquer enfin, après des tergiversations, des plaintes et une décision judiciaire, le congrès de l’Apareco. 

Certes, je m’attendais personnellement, sans aucun doute, à cette décision de votre part pour le vote du Président National. Mais je craignais que vous ne  puissiez comprendre le sens que doit revêtir ce premier congrès d’après la disparition physique de M. Honoré Ngbanda. Et je ne me suis pas trompé. Malheureusement. 

Monsieur Ebama, notre mouvement n’est pas une République où le pouvoir légal et légitime en place, organisateur des scrutins électoraux, élabore des projets, convoque des réunions ou initie unilatéralement une politique selon les prérogatives lui échues. Non, l’Apareco est un mouvement de résistance aujourd’hui en crise, et votre leadership est contesté. 

Néanmoins, votre présidence intérimaire vous donne le pouvoir de convoquer le Congrès. Toutefois, je constate que l’attention est fixée sur l’élection du président national de l’Apareco, et non sur les problèmes futurs que la fin de votre mandat laissera en suspens, puisque vous n’avez pas pu les affronter pendant vos années de gestion : l’après gestion des pères fondateurs dont vous êtes le dernier survivant. J’en parlerai plus bas après l’examen de la note de service. 

Ceci dit, monsieur Ebama, quelques articles de la note de service n* 28/20241101/PN portant création de la Commission préparatoire à l’organisation et fonctionnement du Congrès de juin 2025 pèchent par des termes totalement inappropriés et injurieux comme Frondeur”, Plaignant”  dans l’article 3. Qui sont-ils ? C’est de l’hypocrisie si ce n’est de la moquerie que d’accorder deux sièges aux frondeur et plaignant, quand vous vous tapez la part du lion. Autant tout prendre puisque c’est votre prérogative. Mais seul le Congrès pourra décider de l’option de muer la Commission ad hoc en commission électorale contrairement à ce que vous stipulez dans l’article 9. Dans l’article 10, le point 3 est discriminatoire et exclusif, qui dit “ Être en règle des cotisations au jour de la session”. Comment voulez-vous qu’un membre qui conteste votre autorité ou que vous avez viré puisse vous donner les moyens de votre politique ? Dans le même article, vous imposez un niveau d’études. Que faites-vous des autodidactes ? Dans l’histoire courte de l’Apareco, il y a eu des personnalités qui ont brillé par leur compétence sur le terrain. A contrario, depuis la mort de M. Honoré Ngbanda, personne parmi les diplômés ne s’est illustré dans la défense de la Mère-Patrie. Le diplôme n’est pas synonyme de compétence, il pourrait y être une voie. Il y aussi cette rubrique où le candidat doit être marié. Est-ce le gage de la compétence, de l’engagement ou de la moralité ? Nous notons seulement que si cette assertion avait été appliquée à votre égard, en son temps, vous ne seriez pas président National intérimaire de l’Apareco. Mais bon sang! Dois-je répéter ici que l’Apareco n’est pas une république ou les hommes et femmes politiques se haïssent pour les juteux postes de la haute administration du pays ? Si vous ne pouvez pas souffrir d’être ensemble avec les autres, vous faites pire que ceux que vous vilipendez. L’Apareco se doit d’être un centre de la reconversion des valeurs, un havre de réflexion pour le futur du Congo, une oasis de l’éthique et de la morale, du patriotisme et de la communion des cœurs des fiers enfants du Congo. 

Votre rôle ne se limite pas à demander aux membres d’envoyer leurs e-mails, mais de battre une vraie campagne de mobilisation des membres pour que ce congrès soit une réussite. Tout le monde doit être le bienvenu, même ceux qui avaient déposé les lettres de démission. C’est la refondation de l’Alliance qui prime. Vous devriez aussi lancer une campagne de fonds parmi les membres de l’Apareco, en dehors de leurs cotisations. Si par exemple, chaque cadre pouvait contribuer à la hauteur de 30 euros, ce serait 3.000 euros pour 100 cadres, pour 50 euros, ce serait 5.000 euros. Assez pour louer une salle. Les cadres ne sont pas seulement les membres de votre cabinet, c’est aussi moi et tous les autres membres de l’Apareco qui se considèrent comme tels. 

Monsieur Ebama, voilà ces quelques faits qui me font croire que vous n’avez pas saisi le sens de ce congrès. La problématique est la réconciliation entre membres et la réunification de l’Apareco. Dire unilatéralement que l’Apareco, c’est nous, est une illusion, une fuite des responsabilités notoire, un deni des autres, bref, une tendance vers le narcissisme.  

Voici, monsieur Ebama, en substance, ci-dessous, mes proposition et suggestion :  

  1. Je compte sur votre sagesse de ne pas vous représenter et de préparer la relève par l’organisation de l’élection d’un nouveau Président qui vous remplacera. Il est temps que la jeune génération prenne les rênes de l’Alliance. 

  1. Les candidats doivent provenir, par consensus, de trois factions dissidentes qui se sont formées après la mort de M. Honoré Ngbanda, notre premier Président, et un autre de l’Apareco que vous dirigez. Il s’agira donc de madame Candide Okeke pour sa Résistance Nationale, de MM. Zaki de ZAPARECO et Pépin Lulendo de l’APARECO-Scandinavie qui a suspendu sa sortie pour raison de réunification de l’Alliance. Le choix de ces trois leaders n’exclut pas des initiatives personnelles¸ disons mieux, des candidats indépendants. 

  1. Par souci de vraie réconciliation et pour faire montre d’un leadership rassembleur, le vainqueur de l’élection devra tenir compte des erreurs du passé et de la fragilité du processus à son début. Par cet effet, nous suggérons que les trois candidats malheureux participent, pour affermir la réconciliation, à la gestion de cette nouvelle direction par les postes de Vice-Président – qui ne devra être qu’un -, à notre humble avis, de Secrétaire général et du Trésorier Général. Les nominations des hauts cadres aux autres postes de responsabilité doivent suivre la même logique. Nous devons absolument répéter que l’élection du nouveau président doit être une expérience de la volonté de l’unité et de la réunification effective des membres de l »Alliance et de la dynamique d’une refondation de l »Apareco. Leur compétence est connue de tous. Le président national élu après la tenue du Congrès et celle de l’élection du    président doit avoir à l’esprit que son mandat est révélateur d’un défi du renouveau et de la refondation de l’Apareco en vue d’asseoir définitivement l’esprit d’alternance. 

  1. La mandature doit être définie dans le temps par souci d’ambition légitime. Il est clair ici que l’époque des fondateurs est révolue. Personne dorénavant ne saurait se prévaloir de cette autorité. Il appert que les textes doivent se conformer à cette nouvelle réalité. C’est dans cette optique que nous suggérons que le mandat du président de l’Apareco ne soit plus permanent ou consécutif.  En ce qui concerne le mandat lui-même, je propose trois années d’exercice. Toutefois, je laisse la possibilité à un mandataire de se faire élire à nouveau comme président de l’Apareco après le mandat d’un autre compatriote. En d’autres termes, le mandat est renouvelable mais non consécutif. Cette disposition a trois avantages, à mon avis: 

a) Elle empêche le clientélisme – tribal ou politique – qui s’installe irrémédiablement lorsqu’un dirigeant politique perdure au pouvoir; 

b) Elle permet l’éclosion des ambitions et des idées – ce qui est important – qui nous aidera à juger les compétences réelles des uns et des autres et de reconnaître, à moins de mauvaise foi, l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut. Ce qui m’amène au troisième avantage. 

c) Elle permet à la fin de savoir quels sont les cadres susceptibles de faire partie d’un gouvernement dans le cadre de la prise du pouvoir au pays.            

  1. Il va de soi qu’en amont toutes les plaintes doivent avoir été retirées, s’il y en a encore. 

En définitive, je souhaiterais que les congressistes discutent sur la réorganisation de l’Apareco avant le vote du Président National. Le Congrès nous donne cette opportunité de refonder l’Alliance, tout comme le conclave de 2007 à Paris avait affermi les institutions de l’Apareco. 

Veuillez agréer, monsieur Ebama, l’expression de mes sentiments distingués et patriotiques. 

 

Fait en Norvège, le 3 décembre 2024. 

Bababebole Kadite 

info@kamaplustv.net

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