RWANDA: 30 ans de mensonges, de manipulations et de chantages émotionnels autour d´un génocide dont Paul KAGAME, le Maître des lieux de Kigali, est lui-même coresponsable.

RWANDA: 30 ans de mensonges, de manipulations et de chantages émotionnels autour d´un génocide dont Paul KAGAME, le Maître des lieux de Kigali, est lui-même coresponsable.
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 Voici 30 ans de la triste histoire d´un génocide dont Paul KAGAME est lui-même en grande partie responsable, mais pourtant devenue pour les besoin de la cause : son arme politique et un instrument de chantage émotionnel permanent contre les Rwandais et la Communauté internationale tout entière.

Voici trois décennies écoulées comme l’eau sous un pont, depuis le début de la tragédie humaine qui s’était abattue sur le Rwanda. Maintenant que les bougies se sont éteintes autour des cérémonies commémoratives du dimanche 7 avril 2024 à Kigali de cette hécatombe rwandaise, il ne serait pas incommode de réfléchir quelque peu autour de ce drame. En effet, depuis trois décennies, comme cela se fait tous les ans au Rwanda, Kigali la capitale du pays a été sous les feux de la rampe avec plusieurs délégations étrangères et divers invités, dont quelques anciens chefs d’État occidentaux et africains, pour la célébration de la journée du 7 avril, exclusivement consacrée à la commémoration du 30ème anniversaire des massacres interethniques qui eurent lieu pendant cent jours dans ce pays autrefois meurtri par la barbarie et la folie humaines de Rwandais eux-mêmes, dressés les uns contre les autres.

Mais c´est aussi là, puisqu’on ne le dit pas assez, une date marquant la prise de pouvoir par les armes, et ce, sur les cendres de ces massacres inter rwandais, du Front Patriotique Rwandais (FPR) de Paul KAGAME. C’est-à-dire du 7 avril 1994, jour qui avait suivi l’attentat en relation avec une entreprise terroriste contre l’avion − au mépris du droit international interdisant qu’on s’en prenne aux appareils civils en vol – transportant deux chefs d’État, dont le rwandais Juvénal HABYARIMANA et son homologue burundais Cyprien NTARYAMIRA, au 18 juillet 1994. Laquelle date officiellement retenue comme le jour de la fin de cette horrible hécatombe, au cours de laquelle plus ou moins 500 000 Rwandais en majorité Tutsis, mais aussi Hutus, périrent suite à la folie meurtrière mettant aux prises l’ancienne armée régulière rwandaise et ses milices (Interahamwe), dominés par les Hutus, aux rebelles (Inkotanyi) du FPR à dominante tutsie, sous la direction de l’actuel Maître des lieux trônant depuis lors à Kigali.

Fort heureusement, depuis cette fatidique date, malgré tant de mensonges éhontés, de manipulations, de chantages émotionnels et tant d’efforts diplomatiques de la part du régime rwandais, les choses se sont sans cesse précisées autour des responsabilités de différents promoteurs de ces monstruosités. D´innombrables témoignages concordants, provenant même du côté des repentis tutsis ayant été co-acteurs de ces massacres, soutiennent sans ambages que les détenteurs du pouvoir en place et véritables Maîtres des lieux du Front Patriotique Rwandais (FPR) à dominante tutsie, après avoir chassé du Rwanda le parti au pouvoir de l’époque, son armée et ses milices Interahamwe qui trouvèrent refuge à « l’est du Congo » , −  transformé depuis lors en zone de non-droit et en immense mouroir −, continuent encore aujourd’hui de perpétrer d’autres massacres à grandes échelle sous diverses couvertures, contre les populations civiles congolaises et hutues rwandaises. Au fil des années, plusieurs charniers et fosses communes qui y ont été mis à jour par notamment les forces de maintien de Paix et de Stabilisation des Nations unies au Congo, en sigle MONUSCO, sans oublier de faire mention aux multiples massacres de populations villageoises congolaises sans cesse décimées, en constituent des preuves irréfutables.

Trente ans après l´acte terroriste du Front Patriotique Rwandais et son corollaire, dont les conséquences ont endeuillé des millions de Rwandais et continuent d´être ressenties dans toute la région des Grands Lacs africains, mais en RD Congo en particulier, mais aussi au Burundi. La RD Congo ayant directement fait l´objet de plusieurs invasions massives des Rwandais, soit comme refugiés ou soit comme envahisseurs de l´armée régulière de leur pays, dont celles en cours sous faux drapeau du M23 depuis octobre 2021 et de l´Alliance du Fleuve Congo, depuis janvier 2024. Subissant guerres d´agresssion et crimes de guerre, massacres à grande échelle et crimes contre l´humanité, et la RD Congo déplore à ce jour plus de huit(8) à dix(10) millions de morts parmi ses filles et fils, dont les vies ont été gratuitement fauchées, ajoutées à plus de 500 000 femmes et filles violées. Bref, un véritable Génocide congolais toujours en cours, mais dont la Communauté dite internationale, en dépit de sa cruauté, de son ampleur et de sa durée exceptionnellement longue, se refuse pourtant ni à le reconnaître, ni à l´empêcher. Ce n´est là que la plus haute expression de sa cynique politique de « Deux poids, Deux mesures », dont la RD Congo est depuis bientôt 30 ans : l´une des principales victimes dans l´indifférence générale du reste du monde.

C´est ainsi donc qu´en pragmatiques, Nous patriotes, avons compris qu´il était temps de nous débarrasser de nos nos illusions en arrêtant de nous attarder à demander une hypothétique reconnaissance de notre Génocide congolais par la Communauté internationale. Peu importe sa position ou ses considérations par rapport à ce pogrom, Nous Congolais, savons mieux que quiconque que notre peuple est bel et bien victimes de massacres organisés à grande échelle. Toutefois, dans une vraie optique de la Realpolitique, cela équivaut à demander aux conjurés, à nos tortionnaires et à nos bourreaux de reconnaître leurs torts et à faire amende honorable. Chose qu´ils ne feraient pas et qu íls auraient peut-ètre le mérite de reconnaître à la fin des temps, lorsqu´ils se seraient tous un jour convertis en « Doux agneaux ». Car à ce stade, c´est bien une perte de temps et d´énergie, dont il va plutôt falloir consacrer à autres choses. C´est pourquoi, il revient à tout Congolais et Congolaise où qu´il/elle soit, de prendre conscience de cet état des faits et d´en faire un devoir sacré, afin que nous puissions nous-mêmes nous assumer face à notre sort commun.

Par conséquent, nous proposerons tant à l´autorité congolaise à travers toutes les institutions compétentes de la République en la matière, auxquelles nous tirons d´ailleurs au passage un coup de chapeau pour avoir fait de la date du 6 avril chômée et payée, et entièrement consacrée à la célébration de l´oeuvre et de la mémoire du Grand patriote et prophète africain, en l´occurrence Mfumu KIMBANGU Simon ; qu´à des organisations et associations congolaises toutes catégories confondues, de l´intérieur du pays et de la diaspora de partout à travers le monde, de consacrer désormais la date du 7 avril de chaque année comme celle de la Mobilisation générale, en vue de la Réclamation de la justice en faveur de notre peuple, ainsi que celle à laquelle nous aurons une collective Pensée pieuse pour nos millions de victimes que nous continuons hélas à ce jour à déplorer. Car, cette date fatidique survenue chez nos voisins rwandais, indéniablement, constitue par ricochet le point départ de l´extermination systématique et du calvaire de notre peuple. Ainsi, la commémorer à notre manière au-delà du déni de justice internationale nous infligée, nous permettra – je parie – à rétablir un peu d´équilibre au plan psychologique à l´injustice dont nous sommes depuis lors la proie. Et ce, sans véritable espoir de voir cette tendance changer de sitôt.

C´est ainsi qu´en Suède, dans sa capitale Stockholm, notre active Communauté congolaise qui y vit, a d´ores et déjà à cette même date du 7 avril 2024, donné le ton avec une première manifestation du genre, ayant rassemblé de plus d´un milliers de participants congolais, rejoints par d´autres communautés étrangères dont les Suédois eux-mêmes, peuple hôte qui leur a offert sa légendaire hospitalité, en vue de la réussite de cet événement qui a eu un retentissement certain et atteint à les objectifs escomptés par l´organisation. D´ailleurs, d´autres actions de ce type sont envisagées incessamment sous peu.

L´Afrique, le monde dit civilisé, ou sinon, les démocraties occidentales semble-t-il – porteuses de grandes valeurs et de principes –, ainsi que la Communauté des nations tout entière, doivent-ils continuer à se laisser délibérément floués par le régime génocido-militariste au pouvoir au Rwanda ? Sachant bien que Paul KAGAME et sa clique sont à des années lumières d´être saints et exempts de toute responsabilité dans cette tragédie. Car, pour eux, il ne faisait aucun doute que ce qui importait le plus c´était la prise de pouvoir à tout prix. Ils n´en avaient que faire de ses fâcheuses conséquences dont ils avaient pourtant toute la conscience sur les populations tutsies de l´intérieur, hélas, cyniquement sacrifiées pour des ambitions diaboliquement excessives de la fameuse horde d´assaillants impitoyables et assoiffés de sang.

N´est-ce pas qu´ils font tout cela dans le but de se donner bonne conscience ? Qui trompe-t-on et de qui se moque-t-on en définitive ?

Des repentis tel le Major Abdul RUZIBIZA, ancien homme de main de Paul KAGAME, qui s´était autrefois refugié en Norvège et où il trouva la mort le 22 septembre 2010 à Oslo, dans des conditions restées jusque-là non élucidées mais cachant la main noire du régime Kagame, n´avait-il pas haut et fort à travers son livre intitulé : Rwanda, l´histoire secrète, publié en 2005, clamé la responsabilité de son ancien maître dans cet acte terroriste et en même temps déclencheur du drame rwandais de 1994 ? (1)

Il en était de même des déclarations fracassantes en juillet 2013 sur les antennes de la Radio France internationale (RFI) depuis leurs exiles en Afrique du sud, des généraux Faustin KAYUMBA NYAMWASA, ex-chef d´état-major de l´Armée Patriotique Rwandais (APR), devenue depuis Rwandan Defense Forces (RDF) et victime de plus d´une tentative d´assassinat, et son compagnon d´armée et d´infortune, Patrick KAREGEYA, ex-chef de renseignements rwandais. Les deux officiers généraux s´étaient dits prêts − grâce à des éléments de preuves en leur disposition − à témoigner auprès de la Justice française contre leur ancien patron, afin de faire établir la culpabilité de ce dernier en tant que commanditaire de la destruction de l´avion présidentiel de Juvénal HABYARHIMANA le 6 avril 1994, au moyen d´un missile sol-air SAM 16, clandestinément introduit dans le pays (2).

Faisant suite à ces menaces, Patrick KAREGEYA fut assassiné le 31 décémbre 2013 dans une chambre d´hôtel de Johannesbourg, après la visite d´un ou de visiteurs mystérieux venus spécialement de Kigali, dans des conditions qui ne laissent aucun doute qu´il s´agissait bien là de la marque de fabrique de Paul KAGAME. Lequel KAGAME l´avait d´ailleurs lui-même reconnu 10 jours après son crapuleux crime, au travers de ses irresponsables et cyniques déclarations du 12 janvier 2014 : « La trahison a des conséquences […] Quiconque trahit notre cause ou souhaite du mal à notre peuple deviendra une victime. Il reste seulement à savoir comment il deviendra une victime », devant une Communauté de prière à Kigali (3). Voyez-vous ? Un ignoble tueur à sang froid se vantant obstenciblement à la face du monde de ses odieux crimes de sang. C´est si effroyable ! Mais en dépit de cela, celui-ci continue de bénéficier d´indéfectibles soutiens en Occident et auprès de certains leaders politiques africains en exercice ou en retraite, manipulés et hautement corrompus.

De toute façon, les Congolais en savent long sur tous ces gens-là dont l´un d´entre eux, se poste désormais en donneur de leçons et en spécialiste des questions congolaises dont il ignore complètement toute la quintessence, en distillant des contre-vérités à ce propos, et ce, simplement parce qu´il avait autrefois été ancien président de la république d´une grande nation africaine dite Arc-en-Ciel. Pourtant, ce dernier en oublie de rappeler son auditoire d´étudiants qu´il ne peut être impartial vis-à-vis des Congolais, sachant qu´il avait été chassé du pouvoir pour cause de corruption à grande échelle, avec implication directe dans le pillage des ressources naturelles de la DR Congo. Comprenne qui pourra ! Suivez mon regard…

Les Rwandais ont besoin de se réconcilier avec eux-mêmes et de cicatriser leurs plaies, et non pas de continuer indéfiniment d´accabler les uns ou de s´accuser mutuellement. Car les extrémistes et les génocidaires, il y en a des deux côtés au Rwanda. C´est-à-dire, tant du côté des Hutus que des Tutsis.

Il est tout à fait légitime et justifié pour les Rwandais de commémorer la mémoire des victimes de cette tragédie humaine qui s´était abattue sur leur pays voisin, voire frère de la RD Congo ; mais toutefois, sans omettre de tenir compte de la sensibilité des discours et propos qui sont tenus par leur président. Lesquels discours donnent indiscutablement à penser que celui-ci, c´est-à-dire Paul KAGAME, malgré les années passées, est encore loin d´être animé d´une véritable volonté d´aider le peuple rwandais à se réconcilier avec lui-même, ni même à harmoniser leurs relations avec des pays voisins.

Tout ceci, dans le seul dessein d´occulter la vérité, de peur que sa responsabilité personnelle et celle de sa clique n´éclatent au grand jour, afin de conserver ainsi le pouvoir monopolistique au profit de son régime et d´un syndicat de familles appartenant à une soi-disant « minorité tutsie », selon le vocabulaire politique usuel là-bas au Rwanda. Pourtant, si minorité il y a dans ce pays, ce sont plutôt les populations autochtones et premiers occupants de ces terres du Rwanda : en l´occurrence les Twas, péjorativement appelés Pygmées, laquelle minorité par contre, ne s´en réclame guère. Représentant environ 1% de la population globale, mais complètement ignorée et dépourvue de tous leurs droits d´être humain et de citoyen par le régime génocido-militariste de Kigali. Donc, cette histoire d´une certaine minorité tutsie est tout simplement un faux problème et une fausseté déroutante pour l´opinion publique internationale.

En effet, la mort d´un seul être humain quelle que soit la manière dont elle survient, c´est-à-dire naturellement, accidentellement ou brutalement causée à dessein ou pas, par des circonstances fâcheuses de la vie, a toujours constitué une perte, un motif de tristesse, d´anxiété et de consternation pour toute communauté humaine. Et ce, dans toutes les civilisations du monde depuis la nuit des temps. Ceci dit, imaginons-nous un peu l´ampleur que cela pourrait avoir sur la société, lorsque mort d´homme survient à une échelle industrielle comme ce fut le cas au Rwanda en 1994, et comme c´est encore le cas en RD Congo en général, et dans ses provinces du Nord-Kivu et de l´Ituri en particulier depuis 1996. Les peines et les conséquences désastreuses qui en résultent pour la société sont incommensurables et ne peuvent s´oublier par le fait des bidons accords entre compères de Kigali et de Kinshasa. Du moins, en ce qui concerne le Congo. D´ailleurs, c´est ici le cas de le souligner : les Patriotes congolais ne l´accepteront jamais, sans que ces criminels rwandais au pouvoir n´aient répondu de leurs actes abominables devant la justice internationale.

L´inhumation des morts vaut mieux que leur exposition à des fins de propagande.

Toutefois, la mort d´un ou des plusieurs individus une fois survenue, quelles qu´en soient la perte, les peines, la douleur et les conséquences qu´elle engendre, les Morts, il faut bien finir par les enterrer. C´est là même la loi de la nature, pour ne pas parler de celle de Dieu le créateur de la vie et de toute chose. Et à cet effet, l´Évangile qui est formelle et explicite nous enseigne que Dieu aurait dit à Adam dans Genèse : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière ». Dans le parler populaire dans certains pays d´Afrique de l´ouest, on va même jusqu´à l´exprimer par un syllogisme selon lequel :  « un cadavre, quelle que soit sa beauté, il faut bien finir par l´enterrer ». Et cela a toujours été le cas et fait partie de la norme dans toutes les sociétés humaines, indépendamment de leurs races, de leurs cultures, de leurs croyances religieuses ou ancestrales.

Voire, des êtres humains dits exceptionnels selon les Croyants chrétiens, musulmans ou juifs, tels ceux que je m´en vais énumérer, n´ont pas été des cas d´exception à cette règle divine et naturelle. Le grand patriarche et père des Croyants Abraham, avait été enterré. Tout comme le Fils de l´Homme, qui s´était fait homme pour sauver l´Humanité, à savoir Jésus Christ lui-même, s´était fait inhumer avant de vaincre trois jours plus tard sur la mort, selon le Nouveau Testament de la Bible romaine. Il en avait été de même pour le grand prophète Moïse, qui aurait sorti son peuple de l´esclavage d´Égypte, que Dieu lui-même après lui avoir retiré sa confiance, – mourut sans avoir vu la Terre promise – prit le soin de l´enterrer à un endroit secret que ne connaît personne si ce n´est lui seul, comme le soutient la Bible romaine.

L´inhumation d´un défunt, peu importe les coutumes en usage ou les rites − chrétiens, juifs, musulmans, hindous, bouddhistes ou ancestraux − dans le cadre duquel elle a lieu, reste aussi bien symbolique qu´importante, car elle marque pour le (la) disparu(e) comme qui dirait, la rupture du cordon ombilical le (la) reliant au monde d´En-deçà, c´est-à-dire de notre monde des Vivants, à celui d´Au-delà, c´est-à-dire celui des Morts. Et ceci, afin de lui permettre d´effectuer librement et en toute beauté le grand voyage vers l´autre cosmogonie. Car, dans les toutes civilisations du monde, on croit à une autre vie après la mort physique d´un être humain sur cette terre des Hommes. C´est pourquoi, d´un côté, on parle de la réincarnation, du purgatoire, de l´enfer ou du séjour des morts, et du paradis. Et de l´autre, de l´Égypte pharaonique, à la Grèce antique, en passant par l´Empire romain à nos jours, on construisit et on construit encore : pyramides,  nécropoles, cimetières, caveaux où l´on enterrait et enterre – suivant leurs statuts sociaux – les morts ou leurs restes pour leur repos éternel. Passage obligé d´une cosmogonie à l´autre.

C´est ainsi donc que dans certaines coutumes usuelles en Afrique dont en RD Congo, on ne déclare pas quelqu´un mort, ni moins encore on ne le pleure, ni on n´organise ses funérailles, avant d´avoir vu son cadavre. Ce n´est qu´après l´avoir vu et organisé son deuil, et son enterrement en bonne et due forme, qu´on le croit définitivement mort et parti dans le monde d´Au-delà. Autrement, les croyances populaires très ancrées dans la culture et les mentalités collectives soutiennent le contraire. On considère que le (la) défunt (e) est encore là parmi les Vivants dans le monde d´En deçà, pour les pires et pour les meilleurs, et ce, selon son état d´esprit par rapport aux circonstances juste ou injustes ayant causé sa mort.

Ceci, explique le fait qu´il ne soit pas rare de voir lors de cérémonies d´enterrement, les vivants prononcer soit des oraisons funèbres pour implorer le pardon d´un défunt, soit des incantations pour conjurer les effets de sa colère ou de sa méchanceté, qui pourraient éventuellement s´abattre sur les vivants. Et même après cela, dans certains cas, on continue à servir le repas complet aux défunts, en le déposant soit à leurs tombes, soit à un endroit précis de la maison où ils avaient l´habitude de s´installer de leur vivant. Et dans l´Église catholique, comme vous le savez, on dit la messe de requiem pour le repos du défunt.

À quoi donc servent-ils réellement tous ces mémoriaux du fameux génocide disséminés à travers tout le territoire national rwandais, si ce n´est pour rémuer constamment le couteau dans la plaie et ainsi retarder la réconciliation ethnique des Rwandais ?

Sans doute pour la « mémoire » nous dira-t-on. Mais ne constitueraient-ils pas pour le régime au pouvoir : des armes politiques et des sanctuaires permanents pour continuer à entretenir la haine ethnique entre Hutus et Tutsis ? Le Rwanda est le seul pays où monde l´on compte autant de mémoriaux. Et ce, en densité au kilomètre carré et par tête d´habitant. Car, dans chaque village, dans chaque ville, a été dressé pour « ne pas oublier » semble-t-il, un mémorial en mémoire de victimes des massacres interethniques de 1994. Celui de Gisozi à Kigali  – le plus emblématique – où a été regroupés les restes de plus de 250 000 corps, – en réalité hutus au deux tiers, voire congolais dans une moindre mesure plutôt que tutsis, d´après divers témoignages concordants venus notamment de la préfecture de Byumba, d´où les autorités rwandaises procédèrent à d´importants transferts d´ossements de leurs victimes hutues massacrées au cours de leur marche sur Kigali en 1994 – est l´un des plus visités, et bien entendu, l´un des plus onéreux.

En effet, il est vrai qu´établir l´identité exacte de chacune de victimes par rapport aux cadavres et aux restes humains trouvés sur les lieux de crime, ne serait certes pas une mince affaire, mais plutôt une opération autant coûteuse que difficile. Compte tenu de circonstances dans lesquelles avaient eu lieu les différents massacres pendant les cent jours évoqués ci-haut ; où, l´animosité humaine, mais aussi l´animalité des uns et des autres, déshumanisant l´Autrui, a permis aux bourreaux des deux camps antagonistes Tutsi et Hutu, de traiter son prochain exactement comme se comporte le boucher dans l´exercice de son noble métier dans sa boucherie. Mon Dieu, quelle inqualifiable abomination !

Toutefois, il conviendrait bien, au-delà de la sensibilité de cette question et du devoir de mémoire qui sont sans nulle doute importants, de se poser la question de savoir si ces ouvrages que l´on entretient à coup de millions de francs rwandais – qui auraient pu se servir à autres choses – , ne seraient-ils pas devenus des sanctuaires de la haine et l´antagonisme ethniques ( hutu-tutsi ), qui ont caractérisé l´histoire de ce pays voisin, depuis l´arrivée des premiers colons et missionnaires européens ?

Avec ou de quel sentiment pensez-vous, un(e) visiteur(se) rwandais(e) qui ressort d´un de ces mémoriaux, serait-il animé vis-à-vis de son ou de ses compatriotes de l´autre ethnie ( hutue ), s´il s´agit le cas échéant d´un(e) Tutsi ? Réponse : il (elle) pourrait être tenté(e) de reporter ce ressentiment qu´il (elle) éprouverait sur tous les Hutus, qui pourraient tous d´emblée être perçus à ses yeux comme d´irréfléchis tueurs, ou une véritable incarnation du Mal. Si c´est plutôt d´un(e) Hutu dont il est question, et qui sait ce qui a dû réellement se passer pendant ces cent jours-là, celui-ci (celle-ci) aura le sentiment que lui (elle) et son ethnie seraient en train de subir une injustice de l´Histoire, en endossant unilatéralement toute la responsabilité de ce drame. Bref, on se connaît bien entre nous Africains. Car, il n´y a pas mieux qu´un Africain, qui connaisse ce qui se passe exactement dans la tête et le raisonnement d´un autre Africain. Le cartésianisme occidental, reste encore dans une très large mesure : l´apanage des Occidentaux eux-mêmes. Qu´en serait-il alors d´un(e) visiteur (se) étranger(ère), sachant bien que c´est aux seuls Hutus – suite aux manipulations et purs mensonges distillés pendant 30 ans par Paul KAGAME – que la Communauté internationale, faisant preuve de peu d´impartialité, aurait selon la plus grande vraisemblance, choisi de faire porter toute la responsabilité de cette tragédie du Rwanda ?

Ces mémoriaux, ayons le courage de le reconnaître et de dire haut et fort les choses, qui ressembleraient plus à des forteresses de la haine interethnique, ne sont certes pas de nature à favoriser l´indulgence, l´oubli, et la réconciliation et la cohabitation hamonieuse et sincère des Rwandais toutes ethnies et toutes sensibilités politiques confondues, en vue de l´émergence d´une nouvelle société unie, démocratique et républicaine, et débarrassée de tous les démons de la haine et de guerres interethniques.

Ainsi, il existe donc le risque aussi bien pour les Rwandais que les non Rwandais, qu´on finisse par se laisser convaincre par la propagande mensongère, et se dire qu´il faudra enfermer les Hutus – injustement tenus pour seuls coupables – dans un sentiment de culpabilité permanent ; et qu´il est juste de les traiter indéfiniment comme de vrais parias de la société rwandaise et de la Communauté internationale, pour ainsi leur faire expier leurs abominables forfaits. Et ainsi donc, laisser libre cours à la clique à Paul KAGAME, de n´en faire qu´à sa tête et de monopoliser tous les pouvoirs au profit de quelques familles de l´ethnie à laquelle il appartient. Et ce, en bloquant bien entendu, toute bonne initiative ou tentative d´amorcer un véritable dialogue inter-rwandais entre le pouvoir et l´Opposition tant politique qu´armée, dont le FDLR, visant la réconciliation nationale, en vue de la vraie sécurité et d´une paix durable, et du développement intégral, qui sont d´un intérêt vital, pour le Rwanda, le Congo, le Burundi et la région des Grands Lacs africains tout entière.

Et le but inavoué de toutes ces manoeuvres dilatoires du « Boucher de Kigali », entendu Paul KAGAME, est bien entendu, une velléité d´exclusion et d´extermination d´une partie de la population rwandaise par les extrémistes tutsis. Toutefois, le régime génocido-militariste de Kigali doit garder présent à l´esprit que la RD Congo qui, depuis la chute de la monarchie rwandaise en 1959, a payé le plus lourd tribut d´incessants conflits ethniques rwandais dont elle n´a rien à y voir, une fois libérée complètement du joug l´Occupation actuelle, prendra toutes ses responsabilités, et imposera de gré ou de force, dans le respect de l´indépendance et de la souveraineté du Rwanda qui ne respecte pourtant pas les siennes, la paix à ceux des Rwandais réfractaires à la réconciliation nationale chez eux. Car, les RD Congolais en ont assez de voir les Rwandais leur rejeter indéfiniment la saleté qu´ils provoquent chez eux. À chaque chose, malheur est bon, dit-on. Qui vivra verra !

C´est plutôt par stratégie et escroquerie politiques, et non par respect aux morts que le régime de Kigali érige ça et là des mémoriaux.

Notons, qu´il paraît clair que c´est dans cette logique-là que s´inscrit la stratégie du régime génocido-militariste au pouvoir au Rwanda en entretenant ces ouvrages de la mort massive. C´est-à-dire, faire porter le chapeau uniquement aux uns, pour un drame humain dont la responsabilité est indéniablement à partager au niveau des dirigeants de deux camps ; afin d´accaparer ainsi tous les pouvoirs comme pour prendre sa revanche, et diriger enfin le pays d´une main de fer et dans la terreur, comme cela continue d´être le cas depuis 30 ans. C´est bien cela la triste réalité que l´on occculte !

En effet, comment peut-on expliquer que des gens qui tuent sans état d´âme, à une échelle industrielle, aussi facilement qu´on tue des insectes – dont l´exceptionnel et macabre bilan est de près de 12 millions de vies humaines fauchées, au Rwanda, au Congo voisin et dans une moindre mesure au Burundi – , qui n´ont donc aucun respect pour la vie humaine elle-même, puissent en avoir pour les Morts des massacres qu´ils ont eux-mêmes occasionnés ? Paul KAGAME et sa clique d´extrémistes au pouvoir à Kigali, sont trop mal placés pour se livrer à de telles cérémonies de recueillement pour que l´on croie en leur sincérité.

A moins que l´on soit dupe et que l´on refuse de voir la réalité qui pourtant saute aux yeux depuis 30 ans. N´est-ce pas là un choquant paradoxe et une escroquerie politique de mauvais goût ? Pourquoi donc alors les Justices française et espagnole poursuivaient-elles autrefois des gens qui se sont auto-érigés en « sauveurs du peuple », si seulement cela serait vrai ? Même si ces poursuites ont été mises en veilleuse ou complètement abandonnées. À moins qu´elles (ces Justices) soient toutes les deux devenues déraisonnables et folles. Ce qui à est loin d´être le cas.

Le président français Emmanuel MACRON, ne reconnaît-il pas enfin la complicité de génocide de son pays dans ce drame rwandais ?

Et si d´après le régime rwandais, la France aurait été de près ou de loin impliquée dans ce drame, et qu´elle voudrait pour cela lui faire un procès politique, avec les neuf mandats d´arrêts émis par le juge Jean-Louis BRUGUIÈRE en novembre 2006 à l´encontre de neuf (9) membres de son équipe. Cette allégation semble désormais en partie vraie, vu que la France d´Emmanuel MACRON ait déjà par le passé d´un côté, mis en place une Commission d´enquête  autour de la soi-disant implication de son armée ; et de l´autre, l´instauration de la date du 7 avril comme une journée de commération de cette tragédie en France. En plus de fait que le président français, qui n´a pas fait le déplacement de Kigali pour le 30 ième anniversaire de ces fameux massacres, a prononcé un discours qui est sans ambages, où il reconnaît la responsabilité de la France : « qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté ». De là, on comprend mieux le pourquoi de l´attitude ambigue de la France vis-à-vis du régime rwandais, au cours de ces trente dernières années qui ont suivi cette tragédie.     

Mais que dirait-on alors de la Justice espagnole qui est allée quatre fois plus loin, et qui, par le juge Baltazar GARZÓN, en a délivré au total quarante (40) contre entre autres les mêmes individus, depuis février 2009 ? Dans ce cas, l´armée espagnole aurait elle aussi d´après le régime génocido-militariste rwandais participé aux massacres contre les Rwandais en 1994, et que l´Espagne, voudrait elle aussi lui faire un procès politique ? Les dirigeants rwandais qui ne supportent pas la contradiction, doivent comprendre qu´il y a des Congolais, des Rwandais comme le feu Major (Lieutenant?) Abdul RUZIBIZA, les généraux Faustin KAYUMBA NYAMWASA et feu Patrick KAREGEYA – pour ne citer que ceux-là, et dont vous aurez l´opportunité de lire les interviews sur les trois liens en bas de page –, et bien d´autres gens de bon sens de par le monde, qui ne supportent pas non plus le mensonge, le chantage émotionnel et la manipulation, pensent qu´il est temps que la vérité, autour de cette tragédie rwandaise aux conséquences fâcheuses pour pratiquement tous les pays de la sous-région des Grands Lacs africains, soit restituée.

Ceci dit, depuis 2007, des renseignements très précis font état de multiples tranferts d´ossements et de restes humains sortis de fosses communes au Congo des zones jadis contrôlées par de pseudo-rébellions, mais en réalité des véritables organisations terroristes et criminelles tutsi-rwandaises au Congo, devenues par la faiblesse et grâce la complicité d´un des leurs pendant 18 ans à la tête d´État congolais, à savoir alias Joseph KABILA, des partis politiques pseudo-congolais que sont : le Rasseblement des Congolais Démocrates (RCD) d´Azarias RUBERWA, ensuite par le CNDP de Laurent NKUNDABATWARE et de Bosco NTAGANDA ; mué plus tard et aujourd´hui encore en M23 de Sultani MAKENGA  et Jean-Marie RUNIGA, vers le Rwanda par camions entiers, pour aller renforcer et gonfler en restes humains, les mémoriaux existant là-bas, et charger ainsi davantage ceux qu´ils accusent eux, d´en être les seuls responsables ; pendant qu´une partie de ces ossements humains étaient déversés dans les cours d´eau de la région dans des sacs, avec des poids à l´intérieur, pour les tracter dans les fonds.

Et ce, pour parer à l´éventualité d´une enquête internationale (Rapport Mapping de l´ONU publié en octobre 2010) qu´ils redoutent encore, en faisant d´avance disparaître les preuves de leurs crimes de guerre et crimes contre l´humanité, dans les zones où sevissaient l´armée rwandaise, sous le couvert des alliés « Rwando-congolais » ci-haut cités. Pourquoi donc, et quel est le vrai dessein de toutes ces machiavéliques manigances autour des restes humains et des mémoriaux ? Réponse : grosse escroquerie politique et vaste manipulation de la Communauté internationale, à savoir naïve et crédule à leurs yeux.

Le Rwanda ne serait-il pas devenu comparable à un immense château hanté ? Tant que les victimes du génocide ne seront pas enterrées dignement…

Comme évoqué plus haut, l´inhumation des Morts, selon les coutumes en usage, est un acte important dans toutes les civilisations humaines pour le repos de ces derniers. Il y a cependant lieu de se demander si les autorités rwandaises ne feraient-elles pas mieux de chercher à les identifier d´abord, et ensuite, à les rendre à leurs familles, en leur donnant ainsi des sépultures dignes ? C´est bien entendu, ce qu´elles ont dû faire du site de Nyanza sur les collines qui surplombent Kigali, où se sont tenues des cérémonies par le passé, lequel a été réhabilité en fosses communes pour toutes victimes. N´empêche-t-on pas là les Morts de s´en aller vers l´au-delà, en les enfermant dans des lieux où ils ont été injustement victimes de la barbarie des uns et de l´ambition excessives des autres ? En faisant cyniquement d´eux des objets de musée exposés à la curiosité du monde, et ce, contre les traditions africaines. Ne se sert-on pas là d´eux comme du matériel durable de propagande à l´échelle internationale et d´Armes de Récupération Politique Massive ? Au regard du comportement des dirigeants rwandais et de tous ce qui se fait depuis 30 ans, on est tenté d´y répondre, sans crainte d´être contredit par l´affirmative, en disant: Oui!

Et vu ce qui précède, ne serait-il pas juste d´en déduire que le Rwanda, dont le territoire national est disséminé de mémoriaux, serait hanté par l´esprit des morts ? À l´image d´un immense château dont toutes les pièces seraient hantées ? Étant donné que les détenteurs du pouvoir n´ont jamais permis aux morts d´effectuer, comme il se doit, leur dernier voyage vers l´autre cosmogonie. Des corps, qui n´ont pas été portés à terre, ou sinon, incinérés pour être inhumés ou répandus dans la nature, ne retournent pas en poussière selon la volonté divine. N´est-ce pas ? Et ces victimes, soulignons-le, ne sont pas avec le coeur plein d´enthousiasme, étant donné les conditions injustes et méthodes inhumaines par lesquelles la mort leur avait été infligée par des gens sans foi ni loi, machiavéliques et excessivement ambitieux pour certains.

Rappelons, dans le même ordre d´idées que le parc de ces nombreux mémoriaux du génocide rwandais, dressés ça et là, absorbent des frais d´entretien évalués à plusieurs millions de francs rwandais. Des sommes colossales qui auraient pu servir à autre chose, comme par exemple : la lutte contre la pauvreté dont le Gouvernement rwandais semble en avoir fait l´un de ses chévaux de bataille. Dans un pays où les populations ont cruellement besoin de chaque petit franc qui compte pour leur survie et où ni l´assitance financière généreuse, que lui apporte la Communauté internationale, ni le gangstérisme d´État auquel ce régime criminel se livre sur les ressources minières, économiques et autres de son voisin congolais depuis 28 ans n´ont suffi pour y éradiquer la misère, car la situation réelle est que plus de 70% de sa population vit encore et toujours sous le seuil de pauvreté, derrière ces beaux immeubles du Centre-ville de Kigali. 

Ainsi, il importe de préciser un fait très déterminant dans la trame et la dynamique du drame rwandais de 1994 dont on a souvent tendance à oublier : l´analphabétisme. Car, les élites des deux bords, souvent instruits, savent bien ce qu´ils font, et ce qu´ils font faire aux populations souvent peu ou pas du tout instruites. Notons par ailleurs qu´au-delà des efforts qui sont consentis par les autorités, en plus de l´aide de l´UNESCO dont bénéficiait le pays dans le cadre des objectifs du Millénium des Nations unies pour l´Éducation (cap 2015), le Rwanda detenait encore jusqu´il n´y a pas longtemps le triste record de personnes analphabètes, soit 80% de sa population globale, pour 0,25% de diplômés universitaires. Respectivement, le taux plus élevé et le plus faible dans la région de Grands Lacs africains, mais surtout de toute l´Afrique. Et la tendance semble n´avoir guère changée depuis la publication de ces résultats en 2009.

D´où, la soi-disant « discipline » de la population rwandaise que nous aurait autrefois tant vantée dans ses articles une certaine journaliste du quotidien belge Le Soir. N´en soyez pas pour autant impressionnés, car cette « prétendue discipline » – aveugle en réalité – ne s´expliquerait autrement, ou sinon, en très grande partie que par le très faible coefficient intellectuel (IQ en anglais) de cette population, quasi ignorante. Conséquence : population facilement manipulable à dessein par l´élite. De là, on comprend aussi plus facilement pourquoi l´holocauste rwandais a-t-il pu avoir lieu pendant cent jours en 1994. 

Alors ! Y aurait-il une option alternative à cet impressionnant parc de mémoriaux du génocide répandus ça et là sur le territoire national rwandais ? Oui, bien sûr !

Ceci étant dit, l´impressionnant parc des mémoriaux du génocide pour ne « qu´on oublie pas », ramenant constamment les Rwandais et toute la Communauté internationale au passé, au lieu de les aider à river leur regard sur l´avenir, pourrait bien être troqué contre des écoles et des bibliothèques ; où l´on pourrait mieux conserver la mémoire sans avoir à rémuer le couteau dans la plaie. En termes plus clairs, pour ne pas avoir à macher les mots, nous ne cesserons de demander : « débarrassez ce pays (le Rwanda) de ces mémoriaux, et construisez en lieu et place, des écoles et des bibliothéques ». Des établissements publics, où l´on apprendra aux enfants rwandais, aux jeunes générations et à tous les Rwandais en général :

  1. Le sens de l´égalité de droits et l´appartenance à une seule et même Nation ; quelles que soient les différences morphologiques, ethniques, sociales ou autres, qui ne doivent en aucun cas servir d´excuse pour déshumaniser son prochain, et l´affubler de tous les noms d´oiseaux. Que le particularisme ethnique et l´ethnocentrisme auxquels se livrent les extrémistes des deux camps (Hutu-Tutsi) sont irrationnels, anti-républicains, et contreproductifs pour le Rwanda ;
  • À faire un bon usage de la machette dont on se sert uniquement pour défricher le terrain et effectuer ainsi des travaux champêtres se rapportant à la culture du thé et du café : source principale de revenus dont le pays a cruellement besoin pour son développement. Et non en aucun cas, s´en servir pour charcuter son compatriote en vue du contrôle du pouvoir ;
  • Où les Rwandais, s´instruiront sur l´usage pacifiste et défensif de la mitrailleuse ou du pistolet-mitrailleur, dont on ne pourrait se servir que lorsque le pays fait face à une réelle menace extérieure, et non pas pour se massacrer mutuellement entre concitoyens au/du Rwanda. Ou moins encore, pour s´en servir contre des paisibles, pacifiques et hospitaliers voisins du Congo, à travers de guerres d´invasion et de prédation, et de la création ainsi que la multiplication de mouvements soit-disant insurréctionnels dans les provinces congolaises du Nord- et Sud-Kivu et l´Ituri. Car, un peuple, qui a connu la souffrance, doit apprendre à avoir des égards pour les autres et ainsi éviter de se transformer lui-même en bourreau pour ses voisins (des Congolais) ;

En définitive : une telle approche, de la part des autorités rwandaises, serait judicieuse et ferait l´affaire de tous les Rwandais, plutôt que ces mémoriaux qui ne font rien d´autre chose qu´entretenir la haine de l´Autre, ainsi qu´un dualisme identitaire opposant sans fin les Tutsis aux Hutus.

À quoi ressemblerait donc le monde si tous les pays du monde décidaient d´emboîter le pas au Rwanda en dressant partout des mémoriaux « pour ne pas oublier » ?

Figurez-vous un peu l´hypothèse de voir tous les pays du monde emboîter les pas aux autorités rwandaises en construisant ça et là des mémoriaux pour les victimes des guerres et des massacres qu´ils ont connus à travers leurs Histoires ? Vous en conviendrez qu´il n´y aurait sûrement plus de terrains disponibles pour autre chose. Ceci dit, imaginez-vous :

  • Que la Fédération de Russie et tous les pays qui autrefois formaient l´ex-Union soviétique, qui ont perdu ensemble près de 27 millions de leûrs à l´issue de la Séconde Guerre mondiale (1939 – 1945), en fassent autant. Rappelons aussi pour votre enseigne que les Russes auraient ou envisageraient d´ailleurs depuis quelques années de déménager le Camarade Vladimir Ilitch Oulianov, dit LÉNINE, grand théoricien et père fondateur de l´ex-Union soviétique de son très célèbre mausolée sur la Place Rouge de Moscou où il repose embaumé depuis sa disparition en 1924, pour le troquer contre une sépulture dans la terre. Moins coûteux semble-t-il ;
  • Que l´État d´Israël avec ses 6 millions de victimes de la Shoa, décide enfin d´importer d´Allemagne et d´Europe les restes encore existants de ces dernières pour les abriter dans des mémoriaux qu´il ferait dresser dans toutes ses villes et villages dans les limites de la minuscule superficie de son territoire national. Il ne trouverait par conséquent guère d´espace libre pour la culture de ses délicieuses oranges et olives dont nous sommes nombreux à en apprécier la saveur. Il en serait certes de même pour le peuple martyr de Palestine dans la promiscuité de leurs infiniment deux petits territoires de la Cisjordanie et de Gaza ;
  • Que la Grande-Bretagne, qui avait vu sa magnifique capitale la ville de Londres constamment bombardée par la LuftWaffe, l´aviation allemande (plutôt nazie), lors de la Seconde Guerre mondiale et occasionnant ainsi plusieurs milliers de victimes, ait choisi de les conserver dans des mémoriaux ;
  • Imaginons que la Chine populaire, victime de l´invasion de l´armée impériale japonaise dans sa région orientale du Manchourie de 1937 à 1945 et son cortège des centaines de milliers d´innocentes victimes, fasse comme le Rwanda. Il n´existerait aujourd´hui aucune forme de coopération entre ces deux géants asiatiques. Même s´il est vrai que leurs relations ne sont pas toujours au beau fixe, à cause de l´incitation des USA qui cherchent à les opposer indéfiniment ;
  • Que tous les pays d´Europe : de la Belgique à la France, de la Pologne à la Tchéquie, du Danemark à la Norvège à la Finlande, du Balkan à l´Oural, qui ont souffert des affres de l´occupation nazie, fassent comme le Rwanda ;

Conclusion : il n’existerait pas aujourd´hui d´amitié et de la concorde entre tous ces pays ci-haut cités et l´Allemagne fédérale, ni d´Union européenne, ni même leur organisation politico-militaire hautement offensive et agressive qu´est l´OTAN (Organisation du Traité de l´Atlantique Nord) par excellence.

Imaginez aussi que la RD Congo construise partout sur l´étendue de son territoire national et notamment en Ituri, à Kiwanja dans le Nord-Kivu, qui a été en septembre 2008 le théâtre de massacres perpétrés par les troupes rwandaises sous le couvert de Laurent NKUNDABATWARE, des mémoriaux pour ses 8 millions de morts – non décretés par le Congo, mais établis par des sources internationales indépendantes – dûs aux quatre (4) guerres d´agréssion et de prédation rwando-ougandaises, lui imposées et soutenues par les pirates de la Globalisation néolibérale abrités dans leurs sociétés multinationals, tirant ainsi les ficelles dans l´ombre. On ne parlerait plus jamais de paix entre la RD Congo et tous ces pays agresseurs précités. Ni moins avec la Belgique, principale héritière de l´État indépendant du Congo (EIC) du roi des Belges, Léopold II, dont les agents belgo-européens de son administration sur place, massacrèrent plus de dix (10) millions de Congolais entre 1885, année de la tenue de la Conférence de Berlin qui partagea l´Afrique, à 1908, année de la naissance du Congo-belge. Ce fut un bilan exceptionnellement génocidaire.

Eh bien, figurez-vous dans le même ordre d´idées, que le Cambodge en fasse de même de ses 2 millions de victimes de la terreur des Khmers rouges : il n´y aurait sûrement pas la paix et la réconciliation nationales qui règnent en moment dans ce pays. Que l´Arménie ait fait autant : le rapprochement en vue d´un dialogue, qui s´amorce petit à petit avec la Turquie, s´éloignerait davantage. Si les Kurdes irakiens, qui ont aujourd´hui un des leurs à la tête de l´Irak, avaient construit à Halabja des mémoriaux pour « qu´on oublie pas » les 6 000 victimes gazées sur ordre de Saddam HUSSEIN et exécutées par les bons soins de son cousin Ali le Chimique ? Il n´y aurait certes pas aujourd´hui de paix entre les différents groupes ethniques qui composent ce pays. À quoi ressemblerait aujourd´hui le Liban, si les Chrétiens et les Musulmans de ce pays procédèrent de la même manière après 15 ans de guerre fratricide ? Que dire de l´Algérie par rapport à la France ? De l´Angola par rapport au Portugal ? Que dire des USA, par rapport aux attaques terroristes du 11 septembre 2001 contre les deux Tours Jumelles du centre de New York ?

Conclusion : les uns éprouveraient indéfiniment de la rancoeur et de la haine pour les autres ; et seraient en état de guerre permanent les uns contre les autres ; et ne pourront jamais réaliser quelque chose de bon ensemble, et ce, au grand dam de tout le monde.

Enfin, Paul Kagamé et son régime, ont trouvé deux « formules magiques » parlant de négationnisme et divisionnisme. Ceci dans le but d´étouffer toute voix discordante et faire taire ses adversaires politiques revendiquant l´ouverture, le dialogue et la démocratie au Rwanda. Que sont-ils devenus ? Les Bizimungu et consorts…

En effet, dans le Rwanda de Paul KAGAME, il n´y a aucune place pour l´Opposition politique démocratique. La presse libre, il n´en existe pas. Et tous les médias nationaux, totalement inféodés au régime. Aucune forme de constestation n´est permise dans le pays : c´est le comble du totalitarisme pur et dur et de la pensée unique. Ainsi, lorsqu´il s´agit des étrangers qui voient leur honnêteté leur imposer le devoir de relativiser les choses en constatant que la responsabilité du drame rwandais est partagée et que les extremistes génocidaires se trouvent dans les camps antagonistes, KAGAME et sa clique les accusent de « négationnistes » et de soutien aux génocidaires. Mais nom d´une pipe, quelle foutaise !

Et quant aux Rwandais, ils sont taxés de « divisionnistes ». Ainsi, que sont-ils devenus les deux anciens ministres de l´Intérieur et de la Justice ? Séjourneraient-ils toujours en prison ? On a appris que l´un d´eux aurait déjà été liquidé à Nairobi au Kenya par des agents du « Boucher de Kigali ». Où serait donc passé l´opposant, et ancien Premier ministre consensuel, Faustin TWAGIRAMUNGU ? Décédé en décembre 2023 dans son exile en Belgique, où il essaya en vain de tisser des alliances politiques en vue d´un dialogue interrwandais qu´il n´avait cessé de réclamer ? Et alors enfin, l´ex-Président de la République de 1994 à 2000, en l´occurrence Pasteur BIZIMUNGU, celui qui, pour justifier la guerre d´agression et de prédation décretée par son Vice-président et ministre de la Défense contre le Congo, réclamait à cor et à cri, et ce, sans avoir froid aux yeux : la convocation d´une deuxième « Conférence de Berlin II » pour rédécouper le Congo, et rendre au Rwanda ses chimériques territoires qui se trouveraient de l´autre côté de la frontière ? Accusé de divisionnisme, arrêté et après avoir moisi plusieurs années durant dans les géôles du régime de terreur de Paul KAGAME, il semble avoir abandonné à jamais son projet de création de son propre parti politique, alors qu´il a déjà été libéré. Et curieusement, tous, des Hutus ou Bantous, et tous accusés de « Divisionnisme ». Comprenne qui pourra !

Enfin, pour clore cette réflexion, revenons-en au passage à l´affaire de la présence des Hutus à l´est du Congo. Ainsi donc, préférant au dialogue l´usage de la force contre ceux-ci ; à maintes reprises depuis 1996, l´armée rwandaise est intervenue en RD Congo pour semble-t-il traquer les rebelles hutus du FDLR, sans pour autant produire des résultats probants. Car, la soldatesque et les autorités politico-militaires de l´État-voyou du Rwanda se sont plutôt contentés de se livrer au pillage systématique des ressources minières du Congo, entre autres pour leur enrichissement personnel. Mais en 2013, l´armée congolaise elle-même (les FARDC) conjointement avec la Brigade spéciale de la MONUSCO avaient pris les choses en main dans le but de faire revenir l´ordre et la paix.

Le Rwanda, ayant été incapable de le faire, revient en RD Congo sous la bannière du M23. Car, contrairement à ce que le régime rwandais est loin de se douter, son arrogance actuelle aura un prix à payer. D´ailleurs, le peuple du Congo a besoin d´un « Nuremberg des Grands Lacs » comme préalable à une vraie normalisation de nos relations bilatérales. Ceci étant dit, il est à noter que tout ce qui a été fait jusque-là à travers de soi-disant accords entre le gouvernement rwandais de Kigali et celui de Kinshasa sous occupation rwandaise, dirigé de surcroît par des Occupants et Cheval de Troie rwandais, ainsi que leurs autres supplétif congolais, n´est que nul et non avenu aux yeux des Patriotes congolais. Tout sera jeté dans les poubelles le moment venu.

Enfin, à la Communauté internationale de retenir qu´un génocide rwando-rwandais, dont le régime au pouvoir au Rwanda est indéniablement coresponsable, ne lui donne nullement le droit d´en commettre d´autres contre ses propres populations, et encore moins, contre celles de RD Congo voisine. Cela ne lui donne pas non plus le droit de bâtir une dictature militaire, monoethnique et néo-féodale, et particulièrement belliciste, se plaçant au-dessus des lois internationales comme un État-voyou se livrant en permanence au gangstérisme d´État. Le monde a pour cela le devoir d´ouvrir grand les yeux et d´empêcher à ce que ce bonhomme et son régime dangereux, ne continuent impunément à faire d´autres millions de victimes au Rwanda, en RD Congo et dans toute la région des Grands Lacs africains. Cette région, longtemps meurtrie, a droit de vivre dans la paix et dans la prospérité pour ses habitants.

STOCKHOLM, le 16 avril 2024

Pépin LULENDO

N.B : Cet article a été publié et mis à jour plusieurs fois depuis 2009.

Références : cliquez les liens ci-dessous :

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